Qu’est-ce que la périostite tibiale ?
La périostite tibiale est une inflammation du périoste située sur la face interne du tibia, le plus souvent dans la zone postéro-médiale.
Elle se manifeste par une douleur progressive à l’effort, typiquement chez les sportifs dont les membres inférieurs subissent des impacts répétés
(course à pied, sauts, danse, sports collectifs).
Causes et facteurs de risque
- Augmentation trop rapide du volume, de l’intensité ou de la fréquence des activités physiques.
- Déséquilibres biomécaniques (ex. pied plat ou voûte plantaire très creusée) et faiblesse du gainage des membres inférieurs.
- Chaussures usées ou inadaptées, terrains durs et répétitifs (bitume, parquet).
- Technique de course déficiente, manque de récupération, hydratation et nutrition insuffisantes.
- Antécédents de syndromes des loges ou de fracture de fatigue.
Symptômes à repérer
Le symptôme de la périostite le plus typique est une douleur diffuse ou localisée le long du tibia,
accentuée à l’échauffement puis à l’effort, pouvant persister au repos. La palpation est sensible et la gêne peut limiter la poursuite de l’entraînement.
En cas de douleur aiguë, d’apparition brutale ou nocturne, il faut éliminer une fracture de fatigue.
Diagnostic : examen clinique et imagerie si nécessaire
Le diagnostic est avant tout clinique, réalisé par un professionnel formé à la biomécanique (posturologue du sport, pédicure podologue).
L’examen évalue la posture, la voûte plantaire, la foulée et les chaînes musculaires. Selon le contexte, une radiographie ou une IRM peut être prescrite
pour écarter une lésion osseuse de stress.
Prise en charge : soulager et corriger la cause
Mesures immédiates
- Repos relatif : réduire les impacts et remplacer temporairement par vélo, natation, elliptique.
- Glace localement après l’effort (10–15 min), hygiène de charge et de récupération.
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens si besoin et si prescription adaptée.
Correction biomécanique et renforcement
- Analyse de foulée et correction technique, choix de chaussures adaptés au profil (drop, stabilité, amorti).
- Orthèses plantaires sur mesure par un pédicure podologue pour répartir les contraintes liées au pied plat ou à une voûte trop creusée.
- Renforcement musculaire progressif : mollets (soléaire, gastrocnémien), muscles intrinsèques du pied, fessiers et gainage lombo-pelvien.
- Travail de mobilité de cheville et de la chaîne postérieure ; étirements dosés et intégrés au plan d’entraînement.
Thérapies complémentaires
- Ondes de choc focales ou radiales (indication selon le stade et l’évaluation clinique).
- Programmes de charge calibrés (retour progressif à la course : alternance marche/course, surfaces souples, métriques de charge).
La prise en charge est individualisée : elle combine soulagement de la douleur et correction des facteurs mécaniques pour prévenir les récidives.
Le posturologue du sport coordonne souvent l’approche avec le médecin, le coach et, si besoin, le kinésithérapeute.
Prévention et rôle du posturologue du sport
- Bilan postural et de foulée pour anticiper les surcharges tibiales.
- Périodisation des charges (règles d’augmentation progressive, semaines allégées, récupération active).
- Programme de renforcement des muscles et de stabilité du pied/cheville/hanche.
- Conseils chaussage, surfaces, entretien de la voûte plantaire (exercices proprioceptifs) et hygiène de vie.
- Détection et orientation rapide en cas de signe d’alarme (douleur vive, point osseux précis, douleur nocturne) pour éviter la fracture de fatigue.
À noter : le pédicure podologue traite aussi d’autres affections des pieds (ex. ongles incarnés) ; ce suivi global améliore la mécanique d’appui
et diminue le risque de surcharge au tibia.
FAQ — Périostite tibiale
Quels sont les premiers signes d’une périostite tibiale ?
Une douleur diffuse à l’intérieur du tibia apparaissant à l’échauffement puis à l’effort, sensible à la palpation, qui peut persister après l’entraînement.
Comment soulager rapidement la douleur ?
Réduire les impacts (repos relatif), appliquer du froid, adapter les charges, et consulter pour envisager orthèses plantaires et rééducation. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être proposés si médicalement indiqués.
Puis-je continuer le sport avec une périostite tibiale ?
Oui, mais en privilégiant des activités sans impact (vélo, natation) jusqu’à la disparition des douleurs, avec un retour progressif à la course.
Quelle est la différence avec une fracture de fatigue ?
La fracture de fatigue est une lésion osseuse localisée, douloureuse au point précis et parfois nocturne. Elle nécessite un arrêt plus long. L’imagerie (IRM) aide à la distinguer d’une périostite.
Quel spécialiste consulter ?
Un posturologue du sport et/ou un pédicure podologue pour l’analyse des appuis et la mise en place d’orthèses, en coordination avec le médecin et le kinésithérapeute si besoin.